DATING APRÈS 50 ANS : LE DIKTAT DE LA SÉDUCTION PERDURE

dating après 50 ans
Capture Instagram louisa.lesage

À 25 comme à 60 ans, les femmes célibataires font le même constat : sur les applis de rencontre, elles doivent séduire, plaire et se conformer aux attentes masculines. Entre désillusions et solitude imposée, le dating hétéro semble reposer sur des règles qui, elles, ne vieillissent pas.

Longtemps, on a cru que les difficultés du dating étaient une affaire de génération. Qu’après 50 ans, les femmes seules devaient affronter une solitude imposée par des normes sociales qui les reléguaient à l’arrière-plan des relations amoureuses. Mais en écoutant Louisa, la vingtaine, raconter le parcours chaotique de sa mère, 61 ans, sur les applis de rencontres, un constat s’impose : ce n’est pas une question d’âge. Le déséquilibre dans les relations hétérosexuelles est un problème systémique qui traverse les générations.

Quand Louisa, créatrice du compte louisa.lesage partage sur Instagram une illustration inspirée des mésaventures amoureuses de sa mère, elle ne s’attend pas à une telle résonance. Très vite, des dizaines de femmes réagissent, non pas seulement des quinquas et des sexagénaires, mais aussi des trentenaires et des vingtenaires. « Même vécu dans ma vingtaine, et ça concernait des mecs entre 20 et 40 ans…». Beaucoup racontent la même chose : une quête vaine de relations sincères, une sensation de lassitude et une missandrie qui s’installe, peu importe l’âge.

– Sur mon profil, ce n’est pas ma vraie photo, mais celle d’un acteur italien qui reflète mieux ce que je suis à l’intérieur de moi.
– Ha ok, c’est vrai que moi aussi, je me sens aussi beaucoup plus Sharon Stone à l’intérieur de moi. 
 

Témoignage de Virginie recueilli dans « Vieille c’est à quelle heure ?! Editions Leduc

Applis de rencontres : « Soit belle et disponible »

«Dans les commentaires de ce post, il y a beaucoup de, même de jeunes filles de mon âge qui m’ont dit : ‘ c’est même pas une question d’âge parce que même moi j’ai du mal.’ Mais j’ai l’impression que c’est pire à partir d’un certain âge. » analyse Louisa. De Tinder à Meetic, de 20 à 60 ans, les mêmes désillusions. Cela fait quinze ans que la mère de Louisa est célibataire. Après son divorce, elle a voulu reconstruire sa vie amoureuse et s’est tournée vers les plateformes de rencontres. Le scénario est toujours le même, « Ma mère reçoit tellement de messages galants au premier abord, gentils, romantiques… Et dès qu’elle leur dit ‘Écoutez, moi je veux prendre mon temps, ça m’intéresserait de peut-être prendre un café mais dans l’immédiat je ne veux pas de relations sexuelles’, là, c’est terminé. » se désole Louisa.

Et pas question d’arriver au premier rendez sans être maquillée. « J’aime les femmes qui restent connectées à leur féminité » rétorque le mâle chasseur. Exit les appli, alors où faire des rencontres interroge Louisa. « Aujourd’hui, même à mon âge, où veux-tu rencontrer quelqu’un si tu ne veux pas des applis ? On est tous enfermés dans nos cercles sociaux » constate-t-elle avant de souligner, « on a été biberonnées en tant que femmes à concentrer toute notre attention sur eux. C’est leur regard qui nous dit si on est belles ou pas, si on a de la valeur. C’est très difficile de déraciner ces croyances, ça peut être le travail d’une vie. »

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