LE PREMIER PRIX SIMONE VEIL REMIS A LA CAMEROUNAISE AISSA DOUMARA

Extrait vidéo remise du 1er prix Simone Veil ©Présidence de la République
Extrait vidéo remise du 1er prix Simone Veil à Aïssa Doumara ©Présidence de la République

Ce prix créé à l’initiative du Président de la République distingue une femme ou un collectif dont l’action contribue à faire avancer la cause des femmes dans le monde.

Le prix « Simone Veil de la République française pour l’égalité femmes-hommes » créé en hommage à l’ancienne ministre décédée en 2017, a été décerné à la Aissa Doumara, militante qui « se bat contre les mariages précoces et forcées des filles », notamment au coté des survivantes de Boka Haram. La camerounaise a reçu des mains de Delphine Horvilleur, présidente du jury, le prix doté de 100 000 euros, le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Née en 1972, la militante mariée contre son gré à l’âge de 15 ans, a fondé une section de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) à Maroua au nord du Cameroun. Aïssa Doumara a dédié ce prix « à toutes les femmes victimes de violences et de mariages forcés, à toutes les rescapés de Boko Haram », le groupe jihadiste actif au Nigéria et dans les zones frontalières. Devant un grand portrait en noir et blanc de Simone Veil, l’activiste s’est définie « comme une militante née, car toute petite déjà j’ai senti la différence et le traitement qu’on accordait à la petite fille que j’étais (…) et plus tard quand j’ai été mariée, j’ai refusé de rentrer dans le schéma classique qui était destiné aux filles de mon âge ».

Ce que nous faisons tous les jours, c’est de redonner goût à la vie, de restaurer tous les pouvoirs que [les femmes] ont perdus.

Aïssa Doumara en a profité pour demander que les gouvernements « s’impliquent pour qu’il y ait plus de financement sur ces sujets ». Un appel que le chef de l’Etat a entendu, puisqu’il a annoncé la création d’un fonds de 120 millions d’euros « en faveur des droits et de la condition des femmes » pour soutenir « la lutte contre les violences et les discriminations faites aux femmes » dans le monde. Saluant « l’engagement de plus de 20 ans au service des femmes mené dans le silence, parfois l’opprobre » de la militante africaine, Emmanuel Macron a souhaité que Paris accueille en 2020 une conférence mondiale sur les femmes et a annoncé la création d’une banque pour l’entrepreneuriat féminin en Afrique. Rappelons que l’égalité femme/homme est la grande cause de son quinquennat.

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